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Frotn nu CONSTANTIUS FUND Bequeathed by Evangelinus Apostolides Sophocles Tutor and Profanât of Gretk 1842-1883 For Gretk, Latin, and Arabie Literature I SAPHO SAPHO T)U MÊME JlUTEU% Études et Préludes i vol. Cendres et Poussières. . * i vol. Brumes de Fjords i vol. Évocations i vol. Tous droits de reproduction et de traduction réserves pour tous les pays, y compris la Suède et la Norvège. 1{E^ÉE VIVIE&C SAPHO Traduction nouvelle avec le texte grec T■ -y PRÉFACE J'oeuvre du divin Toère fait songer à la Vic- toire de Samothrace, ouvrant dans l'infini ses ailes mutilées. Comme elles s'allient profondement avec l'ombre et le silence, ces paroles trempées dans le parfum des nuits mytiléniennes : « Les étoiles, autour de la belle lune, voilent aussitôt a II PRÉFACE leur clair visage, lorsque, dans son plein, elle illumine la terre de lueurs d'argent. » ... Voici la langueur des vergers où les fruits et les verdures s'imprègnent de soleil : « (Alentour \la brise] murmure fraîchement à tra- vers les branches du pommier, et des feuillages fris- sonnants coule le sommeil. » éMais V enchantement est rompu par un cri de dé- tresse : « Car ceux à qui Je fais du bien, ceux-là m'ou- tragent le plus. )) De quelles blessures envenimées ces mots ont-ils coulé, comme de brûlantes gouttes de sang? oi quelles ingratitudes, à quelles trahisons songeait-Elle ? Et qui jamais apprendra les douleurs secrètes de ce cœur si magnifiquement humain ? « Vene\, Grâces délicates et zMuses aux beaux che- veux. » Telle fut jadis V invocation de la Tisseuse de violettes, tandis qu auprès d'elle Eranna de Télàs, la plus ardente et la plus inspirée de ses disciples, la {Musicienne qui mourut trop jeune pour atteindre au PRÉFACE III sommer de sa gloire, accompagnait vaguement d'une note errante du paktis* le chant souverain. L'air du large gonflait les cheveux nocturnes de Tsappha **, et, au loin, dans les pauses du rythme, montait le soupir de la mer. T>ika tressait de ses mains souples les roses de zMytïlène entrelacées de fenouil. Vamophyla de Tam- phylia, qui devait plus tard composer une ode sur le modèle de cette parfaite harmonie, écoutait, pareille à une statue de F Extase; Gorgo, un peu à l'écart, se sou- venait avec mélancolie des heures fanées ; Gurinno con- templait le (L sourire de miel » que célèbrent les vers d'oAlcée; oAtthis, l'ondoyante et l'incertaine, cherchait le regard d'oAndroméda, et, sous l'ombre des pommiers du verger, s'attardaient, ivres de musique et de sou- venirs, Télésippa, éMégara, oinagora de zMilct, Gon- gyla de Colophon, oAnactoria et Euneika de Salamine. * Harpe inventée par Psappha, instrument dont la forme nous est peu connue, mais qui était très différent de la lyre et ne comportait pas l'emploi de Parchet. ° Forme dorienne et exacte du nom de Sapho. TV PRÉFACE ... En évoquant, à travers les brumes du Temps, les ardeurs sacrées de l'immortelle (Amoureuse, ma pensée va vers oAtthis, la moins fervente des oimies, peut-être, et la plus aimée» Car c'est pour elle que s 9 éleva ce divin soupir : « Je t'aimais, oAtthis, autrefois... » Je me plais à croire qu elle fut la "Beauté fugitive de l'Ode à l'oiphrodita et de l'Ode à une Femme aimée, à laquelle la tradition attache le nom d'oinactoria. Tsappha s'éprit de toutes les magnificences de la na- ture : elle aima les fleurs, V étoile du soir, l'hyacinthe meurtrie qui se fane sur la montagne, la pomme qui s'épanouit sur les plus hautes branches et que la con- voitise des passants n'a pu atteindre, semblable à l'inac- cessible et désirable virginité, et le duvet de l'herbe du printemps, que foulent en dansant les femmes de la Crète. L'incomparable oimante fut aussi l'incomparable oimie. T{ecueillons avec piété cette larme très pure donnée au souvenir d'une petite morte virginale. « C'est ici la poussière de Timas, que Va\ur sombre PRÉFACE du lit nuptial de Terséphoné reçut, morte avant l'hymen. Lorsqu'elle périt, toutes ses compagnes, d'un fer fraî- chement aiguisé, coupèrent la force de leurs désirables chevelures. » BIOGRAPHIE DE PSAPPHA e la femme qui atteignit jusqu'aux purs sommets de la gloire nous ne savons presque rien, les siècles ayant trop im- pénétrablement embrumé la splendeur de son loin- tain visage. Les vers ardents d'Alcée attestent qu'elle fut belle et qu'elle fut aimée : « Tisseuse de violettes, chaste Psappha au sou- rire de miel, des paroles me montent aux lèvres, mais une pudeur me retient. » BIOGRAPHIE DE PSAPPHA Cet hommage lyrique fut, d'ailleurs, peu favora- blement reçu de celle à qui il fut adressé. Psappha répondit : « Si tu avais eu le désir des choses nobles et belles, et si ta langue n'avait proféré une phrase vile, la honte n'aurait point fait baisser tes yeux, mais tu aurais parlé selon la justice. » ... L'Aède de Lesbôs dut naître vers 610 avant Jésus-Christ. Hérodote nous apprend que son père se nommait Skamandronymos et sa mère Kléis. Elle eut deux frères, Larichos et Charaxos. Lari- chos étant l'échanson en titre des cérémonies pu- bliques de Mytilène, et ce privilège étant réservé aux éphèbes de noble naissance, on en conclut que Psappha devait appartenir à l'opulente aristocratie de la ville. Charaxos, étant allé vendre en Egypte le vin célèbre de Lesbôs, s'éprit d'une esclave de Naucratis, Doricha, surnommée par ses amants Rhodopis. Il la libéra au prix d'un trésor et dissipa avec elle ses richesses. Elle devint ainsi l'illustre courtisane aux joues roses. Psappha, dans une de ses BIOGRAPHIE DE PSAPPHA odes, la raille amèrement. « Une faveur publique, » dit-elle, en parlant de l'hétaïre égyptienne. Une inscription sur un marbre de Parôs nous apprend que, pendant le règne d'Aristoclès à Athènes, Psappha s'enfuit de Mytilène et se réfugia en Sicile. Nous ignorons la cause de son exil. Ce ne fut assurément point la poursuite de Phaon, comme l'assurent certains auteurs, qui détermina la Tisseuse de violettes à quitter les musiques et les sourires de Mytilène. Car Phaon n'est qu'un mythe créé par quelques écrivains d'après la tradition populaire. Phaon, suivant la légende, était un passeur de bac fort honoré par les habitants de l'île pour son intégrité. La terre d'où jaillit une fleur sans pareille est, en vérité, la patrie de la volupté et du désir, une Ile amoureuse que berce une mer sans reflux, au fond de laquelle s'empourprent les algues. Les Lesbiens avaient l'attrait bizarre et un peu pervers des races mêlées. La chevelure de Psappha, où l'ombre avait effeuillé ses violettes, était imprégnée du parfum tenace de l'Orient, tandis que ses yeux, bleus comme les flots, reflé- taient le sourire limpide de l'Hellas. Ses poèmes sont asiatiques par la violence de la passion, et grecs par la ciselure rare et le charme sobre de la strophe. Des vierges et des femmes, délaissant leur pays et oubliant leurs tendresses, venaient des XII BIOGRAPHIE DE PSAPPHA contrées lointaines apprendre d'EUe l'art des rythmes et des pauses. Elles entendirent dans toute leur plénitude et tout leur orgueil les poèmes dont nous ne possédons que de rares fragments, pareils à des lambeaux de pourpre royale... La vie harmonieuse, ardente et sincère de Psappha, se résume en ces vers : .ue;, irarpo; 5e 5ouov Xtrciaa y # p6oicv 7)X8e; SAPHO àp^ Ù7ro^e6Çataa- xâXci 5s a* à-^ov toxee; arpoûôct rapt ^à; (xsXatva; iruxva ^ivsuvre; irrÉp' arc' àpavw atôc- pa; £tà (xe'aaw. ifcttya £' e^ucovTO' tu 5', w t/.àxatpa, p.6t5 , tàaaio 1 àôavaTw iupoff(ù7rw, Tpg*, OTTt £rjjT6 7»£i:0VÔa XWTTl y-ÔTTi (xot (xaXiara ôéXw fé'veaôat t aaivo'Xa ôujam- riva 5/.UT6 Ileîôw (xat; à*pjv s; aàv ^iXorara, rî; a', w xat ^ap at cpeu^et, Ta^cu; diwçei, ai £s £wpa (xti ^jcêt' àXXà ^cùcjei, at &s (xti ^tXei, Ta^sw; Ç/iXtqctei xwùx, gôsX&iaa. SAPHO sXôe p.01 xal vuv, xoXctcSv £è Xuacv ex (xepiavàv, oaaa S'a p.ci TeXéaaai ôu^o; ipippEt, teXêctov au ^ auTa aujmaxo; £aao. ^S2^ Ode a VoAphrodita Toi dont le trône est d'arc-en-ciel, immortelle Aphrodita, fille de Zeus, tisseuse de ruses, je te supplie de ne point dompter mon âme, 6 Vénérable, par les angoisses et les détresses. Mais viens, si jamais, et plus d'une fois, entendant ma voix, tu l'as écoutée, et, quittant la maison de ton père, tu es venue, ayant attelé ton char d'or. Et c'étaient de beaux passereaux rapides qui te conduisaient. Autour de la terre sombre ils battaient des ailes, descendus du ciel à travers l'éther. Ils arrivèrent aussi- tôt, et toi, ô Bienheureuse, ayant souri de ton visage immortel, tu me demandas ce qui m'était advenu, et quelle faveur j'im- Ô S A P H O plorais, et ce que je désirais le plus dans mon âme insensée. « Quelle Persuasion veux-tu donc attirer vers ton amour ? Qui te traite injustement, Psappha? Car celle qui te fuit prompt e- ment te poursuivra, celle qui refuse tes présents t'en offrira, celle qui ne t'aime pas t'aimera promptement et même malgré elle. » Viens vers moi encore maintenant, et délivre-moi des cruels soucis, et tout ce que mon cœur veut accomplir, accom- plis-le, et sois Toi-Même mon alliée. Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse, Tisseuse de ruse à l'âme d'arc-en-ciel, Le frémissement, l'orage et la détresse De mon long appel. J'ai longtemps rêvé : ne brise pas mon âme Parmi la stupeur et l'effroi de l'éveil, Blanche Bienheureuse aux paupières de flamme, Aux yeux de soleil. SAPHO Jadis, entendant ma triste voix lointaine, Tu vins l'écouter dans la paix des couchants Où songe la mer, car ta faveur hautaine Couronne les chants. Je vis le reflet de tes cheveux splendides Sur l'or du nuage et la pourpre des eaux, Ton char attelé de colombes rapides Et de passereaux. Et le battement lumineux de leurs ailes Jetait des clartés sur le sombre univers Qui resplendissait de lueurs d'asphodèles Et de roux éclairs. Déchaînant les pleurs et l'angoisse des rires, Tu quittas l'aurore immuable des cieux. Là-bas surgissait la tempête des lyres Aux sanglots joyeux. SAPHO Et Toi, souriant de ton divin visage, Tu me demandas : « D'où vient l'anxiété A ton grave front, et quel désir ravage Ton corps tourmenté? « Qui te fait souffrir de l'âpre convoitise? Et quelle Peithô, plus blonde que le jour Aux cheveux d'argent, te trahit et méprise, Psappha, ton amour? « Tu ne sauras plus les langueurs de l'attente. Celle qui te fuit te suivra pas à pas. Elle t'ouvrira, comme la Nuit ardente, L'ombre de ses bras. « Et, tremblante ainsi qu'une esclave confuse, Offrant des parfums, des présents et des pleurs, Elle ira vers toi, la vierge qui refuse Tes fruits et tes fleurs. SAPHO « Par un soir brûlant de rubis et d'opales Elle te dira des mots las et brisés, Et tu connaîtras ses lèvres nuptiales, Pâles de baisers. » -tass Saw the white implacable Aphrodite, Saw the hair unbound and the feet unsandalled Shine as fire of sunset on western waters; Saw the reluctant Feet, the straining plumes of the doves that drew her, Looking always, looking with necks reverted, Back to Lesbos, back to the Hills whereunder Shone Mitylene; IO SAPHO Heard the flying feet of the Loves behind her Make a sudden thunder upon the waters, As the thunder flung from the strong unclosing Wings of a great wind. So the goddess fled from her place, with awful Sound of feet and thunder of wings around her, While behind a clamour of singing women Severed the twilight. Swinburne : Toems and 'Ballads, Sappbics. SAPHO II Et; 'EpwjAs'vav. «tatvsTaî y.a }«iv&; tac; Osciatv guaev œv/îp, oan; Èvavrîo; tci t^avst, xal TXaaîov à£o ©cùv&6- aa; uiraxcuet xxl fêXaiaa; îuspoEv, to u.ct aàv Xap^taV èv ffTT,Ô6(TlV eVroaCÊV eS , po(xoot£v, 07riraTeafft £'où£èv opv)u\ èmppou.- pctai ^'àxcuxt. à £s |«£p; xaxy^'gTai, Tpo'[/.o; 5s rcaîdav à-fjsi, yXcopoTSpa &è -Kûta; 6J/.U.1, rsôvocît/jV ^'oXfycù 'wiS'eur.; Athénée, parlant de l'élégance des femmes de l'antiquité et du soin qu'elles prenaient de leurs vêtements, dit que Psappha raille ainsi Androméda. SAPHO 21 (ppcvTta^TiV, eVt £* 'AvSpcu.s^av tcgtt,. Atthis, ma pensée t'est haïssable, et tu fuis vers Andromêda. Tu hais ma pensée, Atthis, et mon image. Cet autre baiser, qui te persuada, Te brûle, et tu fuis, haletante et sauvage, Vers Andromêda. 22 SAPHO Pour Andromcda, elle a une belle récompense. Pour Androméda, l'éclair de tes baisers, Tes voiles de vierge et tes langueurs d'amante Et le lent soupir de tes seins apaisés, Atthis inconstante! SAPHO 2] Pour Androméda, les chants, les soirs d'or brun, Et l'ombre des cils sur l'ombre des prunelles, Les nuits de Lesbôs où s'exalte un parfum De fleurs éternelles. Pour moi, le sommeil enfièvre sous les cieux Où meurt la Pléiade, et les graves cadences, L'hiver de ta voix, le néant de tes yeux, Tes pâles silences. 24 SAPHO III "Acrrspe; piv àpçl *aXav «Xavvav aity àiruxpuTrrciai «pàgvvov êI£g;, OTiiroTa rcXYiôaaa (/.aXtara Xà(i.irTp *yàv [eVi wàaav] — u — u apyjpta — u — u • Lw fto/ïtt autour de la belle lune voilent aussitôt leur clair visage lorsque, dans son plein, elle illumine la terre de lueurs d'argent. SAPHO 2f Tout est blanc, la lune ouvre sa plénitude, A ses pieds gémit l'Océan tourmenté : Sereine, elle voit fleurir la solitude Et la chasteté. Les astres, devant la Séléné divine, Ont voilé leur face, et la clarté, neigeant Du ciel virginal et candide, illumine La terre d'argent. 20 SAPHO IV — o — o — Ta£s vuv STAtpai; raï; â'ixata; TSprcva xàXu; àttaw. Fo/Vi maintenant ce que je chanterai bellement afin de plaire a mes maîtresses. Atthis aux cheveux de crépuscule, blonde Et lasse, Eranna, qui dans l'or des couchants, Ranimes l'ardeur de la lyre profonde Et des nobles chants, SAPHO 27 Euneika trop belle et Gurinnô trop tendre, Anactoria, qui passais autrefois, Lorsque je mourais de te voir ou d'entendre Ton rire et ta voix, Dika, dont les mains souples tissent les roses, Et qui viens offrir aux Déesses les fleurs Neigeant du pommier, ingénument décloses, Parfums et pâleurs, Pour vous j'ai rythmé les sons et les paroles, Pour vous, j'ai pleuré les larmes du désir, J'ai vu près de vous les ardentes corolles Du soir défleurir. Triste, j'ai blâmé l'importune hirondelle; Par vous, j'ai connu l'amer et doux Erôs, Par votre beauté je devins immortelle, Vierges de Lesbôs. 28 SAPHO ... Saw the Lesbians kissing across their smitten Lûtes with lips more sweet than the sound of lute-strings, Mouth to mouth and hand upon hand, herchosen, Fairer than ail men, Only saw the beautiful lips and fingers, Full of songs and kisses and little whispers, Full of music; only beheld among them Soar, as a bird soars, Newly fledged, her visible song, a marvel, Made of perfect sound and exceeding passion, Sweetly shapen, terrible, full of thunders, Clothed with the wind's wings. Swinburne : Toems and Tiallads, Sappbics, SAPHO 29 * * * — u — u — ou "Orrtva; *yàp eu 8sw, xtjvgî (Ae p.xXiara atvvov- xai. Car r«*x j qui je fais du bien, ceux-là m'outragent le plus. 30 SAPHO — u 'AXXà ti; eux, ejjLtxi iraXfyxoxwv Po#r wzo/, je n'ai pas de ressentiment, mais j'ai l'âme sereine. Cl xâXa, co yjXfUaacL. . O M/f, o gracieuse. . SAPHO 31 — u — u — uu — u — u XaTTlXei^d) TOI uu kj u • Pour toi je [répandrai] sur l'autel le [lait] d'une chèvre blanche et pour toi je ferai une libation... Ou Tt pci uau.e;. Vous n'êtes rien pour moi. 32 SAPHO 'ApTtcù; p.' à xpuaoïrs^iXXo; Auto;. ^fnj oto/ tout récemment l'Aube aux sandales d'or.. ^2SV Mes yeux ont vu fuir l'Aube aux sandales d'or : Ses pieds ont brillé sur le mont taciturne Et sur la forêt où se recueille encor Le rêve nocturne. Tb p.eXr,p.a tgÙ|A9v. '-S22S- Mon souci... SAPHO -]-] Kal izMtù *al p.acaa: u — ^ Et je regrette et je cherche... Ai p.e Ttp.îav eiroViaav ep*ya xà acpà ^oîaat. ^«; me firent glorieuse en me donnant leurs travaux. Psappha parle ici des Muses et de leurs travaux. 34 SAPHO Aaûct; àrcaXa; erapa; ÈV ; irapt p&>u.ov èaràÔYiaav. Lj /«»* paraissait dans son plein, et les femmes se tinrent debout, comme autour d'un autel. La lune parut dans son plein, et les femmes Se tinrent debout, comme autour d'un autel : Les rayons étaient fervents comme des flammes Au reflet cruel. 44 sapho Elles attendaient... Et, rompant le silence, La voix d'une vierge amoureuse chanta, Et toutes sentaient la mystique présence De l'Aphrodita. SAPHO 4f Oicv 70 *yX'j/-up.a).cv epsûâeTai àxpto sir' ua^w dwpcv èw' àxpoTaTto' XeXaSovTG 5s p-aXcSpcnnis;, où p.àv èxXsXàôcv7\ àXX' où/. s£ûvxv7' iTrîîteaÔat. Telle une douce pomme rougit à l'extrémité de la branche, à l'extrémité lointaine: les cueilleurs de fruits l'ont oubliée ou, plutôt, ils ne l'ont pas oubliée, mais ils n'ont pu l'atteindre. Ainsi qu'une pomme aux chairs d'or se balance, Parmi la verdure et les eaux du verger, A l'extrémité de l'arbre où se cadence Un frisson léger, 46 SAPHO Ainsi qu'une pomme, au gré changeant des brises, Se balance et rit dans les soirs frémissants, Tu t'épanouis, raillant les convoitises Vaines des passants. La savante ardeur de l'automne recèle Dans ta nudité les ambres et les ors. Tu gardes, ô vierge inaccessible et belle, Le fruit de ton corps. sapho 47 * Feairess, wavra cpépuv, osa çouvoXt; Ècraî^aa' aûw;, cpépet; ctv, ospet; ai*ya, çépei; àm> p.arept raiSa. O soir, toi qui ramènes tout ce que le lumineux matin a dispersé, tu ramènes la brebis, tu ramènes la chèvre, tu ramènes l'enfant à sa mère. Les flots du Léthé coulent sur l'ardeur vaine Des corps et des yeux ivres de pleurs versés. L'ombre réunit les troupeaux dispersés, Là-bas, dans la plaine. 48 SAPHO Dans l'Hadès lointain où dort Perséphoné, Les vierges sans vœux, ses compagnes fidèles, Cueillent tristement les pâles asphodèles Au rire fané. Ayant contemplé la mort des hyacinthes Dont la pourpre fraîche assombrit d'un regret La montagne, j'erre et je pleure en secret Sur les fleurs éteintes. Et j'appelle en vain le rythme de ta voix, Eranna, tes yeux, Gurinnô triste et tendre, Tes lèvres, Atthis, tes seins, Gorgô, la cendre Des nuits d'autrefois. Autour du foyer et de l'essor des flammes Le Soir a versé le repos comme un vin. Ah ! que ne peut-il, apaisant et divin, Réunir les âmes? SAPHO 49 Que de souvenirs à la chute du jour! Songeant aux sanglots assoupis vers l'aurore, Comment ai-je su garder vivant encore L'amour de l'amour? fO SAPHO Ti {/.s ITavS'îcvt; « "pavvx £iXi£av; Pourquoi, fille de Pandion, aimable hirondelle, me. Lasse du jardin où je me souviens d'Elle, J'écoute mon cœur oppressé de parfum. Pourquoi m'obséder de ton vol importun, Divine hirondelle? Tu rôdes, ainsi qu'un désir obstiné, Réveillant en moi l'éternelle amoureuse, Douloureuse amante, épouse douloureuse, O pâle Procné! , > SAPHO fi Tu fuis sans espoir vers la rive qui t'aime, Vers la mer aux pieds d'argent, vers le soleil. Je hais le Printemps qui vient, toujours pareil Et jamais le même! Ah ! me rendra-t-il les langueurs de jadis, L'ardente douleur des trahisons apprises, L'attente et l'espoir des caresses promises, Les lèvres d'Atthis? J'évoque le pli de ses paupières closes, La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix, Et je pleure Atthis que j'aimais autrefois, Sous l'ombre des roses. f2 SAPHO * Le messager du printemps, le rossignol à la douce voix. — u — 'O &' "Aps*j; W5, &<«//? divine, et pour moi deviens harmonieuse. Gté par Hermogène. Psappha invoque ici la Lyre que la légende disait tirée par Hermès d'une tortue. f4 SAPHO '0 piv fkç xaXoc, ooacv iSViv, iréXsTai [dfyaôo;], 6 Se xà-yaÔo; a-jTtfca xat xâXcç êkaeTat . L'&r* qui est beau à voir est bon, et l'être qui est bon, par là même, deviendra beau. TîûpCpUpà xat ratÛTa [i.èv àimaaei;, 67T£p.^' ara* 4>&)xaa; Sa>pa Tiaix xa^yovwv. [J? £'a/ envoyé] des voiles de pourpre pour ton giron... et tu les mépriseras : je t'ai envoyé de Phocée des présents pré- cieux pour ton giron. Comparer ces vers à celui de l'Ode à l'Aphrodite : Celle qui refuse tes présents t'en offrira... SAPHO ff Où$' tav $Gxipt.Gt[/.t 7tfG7&Gioav cpào; àXto> gaagffOat oo^-tav 77âoÔsvcv 6t; cù^sva 7rw xso'vcv TGtauTav. J* rro/5 qu'une vierge aussi sage que toi ne verra dans aucun temps la lumière du soleil. Jamais une vierge aussi sage que toi Ne verra fleurir la lumière éternelle, Contemplant sans fin la nature et la Loi Qui pèse sur elle. f6 SAPHO Tu sais le secret de l'accord et du chant, Tes yeux ont sondé la mer d'or des étoiles, Sur ton front bleuit, comme au front du couchant, La brume des voiles. Pallas Athénê, dont la divine loi Règne en souriant sur l'aurore éternelle, Ne vit point de vierge aussi sage que toi Rêver devant elle .. ... ep> çâptt iqttXqxwv Motaàv eu Xa^s^sv. Je crois avoir reçu une bonne part dans les présents des Muses tisseuses de violettes. SAPHO f7 "H oe Ku^poç xa't Ilacpoç ri nâvopp.o;. 5i Kupros ou Paphos ou Panormos te... u — V» Tco ti; e parât. Pour moi, ce qu'on désire, je... t&Dto auvct^a. £f ffri, /f» ai moi-même conscience. «^S^s f8 SAPHO *A; ÔÉXer' 0^^. Pendant que vous le voulez. . . SAPHO fÇ Inscription à la base d'une statue. ftcdài;, àçwvo; ècîaa, tô£' £vvs7rw, at ti; efYîTai, cpwvàv àxauaTav xaTÔeuéva wpb ieg&ûv Aiô&iua as xopa AaTou; àve'Ôr;)i£v 'Afïaja 'Epa&y.Xsi&atx tô> SaovaïàS'a, là irpoircXo;, ^sasciva -pvawwv a au y.apEÎaa TCpo'cpptov àuerapav eùxXsïaov *y£VEav. Vierges, quoique muette, je réponds à qui m'interroge par ces inlassables paroles déposées à mes pieds : « A Aithopia, fille de Lato, je fus consacrée par Arista, fille d'Hermo- 60 SAPHO kleidès, fils de Saonàis, Arista, ta servante, ô souveraine des femmes! Daigne lui sourire, et, bienveillante, donne la gloire à notre race. » A qui m'interroge, ô vierges ! je réponds D'une voix de pierre à l'accent inlassable : « Mon éternité, sous les astres profonds, « M'attriste et m'accable. ce Sereine, je vois ce qui change et qui fuit. « Je fus consacrée à la vierge brûlante, « Aithopia, sœur de l'amoureuse nuit, « Par sa tendre amante,- « Arista. J'ouïs l'ardeur de leur soupir, « Par les nuits d'été dont le souffle m'effleure « De regrets... Je suis l'immortel souvenir « Des baisers d'une heure. » G ^^^r £> SAPHO 6l * * Lafo et Nioba étaient de très tendres compagnes. Tc'vîfcTOv iràXcv Xay^oV.v. Puissé-je, Aphrodita couronnée d'or, atteindre cette récom- pense! 6l SAPHO TOÛttXfi; {&aaXvi; èxaXuîrre, Au5i- Ses pieds étaient cachés par une banâelettt [brodée] de mille couleurs, d'un beau travail de Lydie. — u — 26 78 xajxo; QepaîTMv "Epcç. . . . Toi et l'Erôs, mon serviteur. . . Cité par Maxime de Tyr, pour prouver que Psappha par- tageait l'avis de Diotime, lorsque celle-ci dit à Socrate [Platon : Banquet] que TErôs n'est pas le fils, mais le serviteur de l'Aphrodita. O toi dont le trône aux lueurs d'arc-en-ciel Brille sur Triades et sur la Terre sombre, Aphrodita pâle au sourire cruel, Resplendis sur l'ombre. SAPHO 6] L'Erôs qui t'implore et te suit pas à pas Élève vers toi son regard doux et grave : Il pleure en t'ouvrant vainement ses deux bras, L'Erôs, ton esclave. Je n'espère point toucher le ciel de mes deux bras étendus. Je n'espère point toucher de mes deux bras Étendus le ciel où s'amassent des voiles; La nuit pourpre vient et je n'espère pas Cueillir les étoiles. -V 64 SAPHO * Tw fst7reï IleXa^wvt iraTr.p èrcsô/ixe Msvio»g; Au-dessus (de- la tombe) du pêcheur Pélagôn, son père Mê- niskos plaça la nasse et la rame, en souvenir d'une vie infor- tunée. Placez le filet et la rame et les voiles, Pêcheurs, au-dessus de ce tombeau marin Où dort Pélagôn, fils errant des étoiles Et fils du Destin. SAPHO 6f Ce Mort a connu les hasards de l'orage, Le tourment des flots, les monstres de la mer, La faim qui déchire et la soif qui ravage Et le pain amer. Mais le vent du large a gonflé sa poitrine D'un souffle pareil à l'haleine des Dieux, Et les pieds d'argent de Téthys la Divine Ont ravi ses yeux. Il a bu l'odeur et la couleur des vagues, Le baiser du sel qui ranime et qui mord, Il a vu flotter, ondoyantes et vagues, Les brumes du Nord. Placez le filet et la rame et les voiles, Pêcheurs, au-dessus de ce tombeau marin Où dort Pélagôn, fils errant des étoiles Et fils du Destin. 6. 66 SAPHO Psappha, pourquoi la bienheureuse Aphrodita...} L'automne est pareil aux étés où ta lyre S'éveilla, tremblante, et frémit, et chanta... O Psappha, dis-nous pourquoi jaillit le rire De l'Aphrodita. Quel sombre dessein réjouit la Déesse A qui plaît l'effroi des cris inapaisés, Qui répand sur nous la farouche détresse, L'horreur des baisers? SAPHO % 67 Les rayons maudits d'une fatale aurore Virent autrefois l'implacable Beauté Fleurir dans sa force inexorable, éclore Dans sa cruauté. O Psappha, voici que s'éteint la Pléiade. Le vent clame, ainsi qu'une lyre de fer, Un chant prophétique et sinistre, et Leucade Assombrit la mer. 68 SAPHO * AsÛ7£ vuv, àppai Xafits;, xaXXtxcucî te Mcîaat. Ff«?z maintenant, Grâces délicates et Muses aux beaux cheveux. Swapa aa irai; éjuasv scpaiveo îtà^api;. 7« me semblais une enfant petite et sans grâce. SAPHO 69 Quand, pendant toute la nuit, il s'empare d'eux,.. Bergk pense qu'il s'agit ici du sommeil. Tatai [£è]